L’entreprenariat des femmes, une porte d’entrée de notre démarche genre

« Systématiser la prise en compte du genre dans nos pratiques pour améliorer la qualité de nos interventions et optimiser nos impacts. C’est ça, notre ambition au Geres. Avec les équipes et la direction, nous avons convenu que l’approche genre devait absolument être renforcée et vue comme une capacité technique et organisationnelle stratégique, et non comme un « satellite ». » Marina Dubois, Responsable programme inclusion et énergie.

Depuis 2014 déjà, le Geres s’engage à analyser et encourager le rôle des femmes dans le développement économique d’une filière durable ou d’un territoire et rechercher leur participation aux processus de décision.

Pour poursuivre notre démarche de co-construction, et avec le soutien du réseau F3E d’acteurs-trices de la solidarité et de la coopération internationale, nous nous sommes récemment focalisé-es sur la problématique de l’entreprenariat des femmes à partir de trois situations concrètes.

Découvrir la synthèse de l’étude sur la levée des barrières à l’entreprenariat des femmes

L’un des objectifs de cette étude était de reprendre les enjeux communs à l’entreprenariat des femmes au Mali, Maroc et Myanmar. A partir des plans d’actions genre élaborés collectivement, nous avons extrait les recommandations à considérer pour l’ensemble de nos interventions de soutien à un développement économique inclusif.

Découvrir notre projet de dissémination de solutions énergétiques par l’entreprenariat des femmes au Myanmar

Découvrir notre projet d’appropriation de fours à haute performance énergétique à destination des femmes boulangères au Maroc

Découvrir notre projet de développement de l’entreprenariat des femmes au sein d’une zone d’activité électrifiée en milieu rural au Mali

Quelles actions mettre en place pour favoriser l’entreprenariat des femmes ?

Même si chaque pays a sa propre culture et ses propres spécificités, des axes communs d’actions basées sur une stratégie de genre ont été identifiés. On fait le point sur les grandes lignes :

A commencer par un recrutement adapté : il est crucial d’identifier les femmes bénéficiaires cibles et de mettre en place un dispositif de recrutement adapté.

Au Mali par exemple, il s’agit de rencontres périodiques en non mixité de genre (avec les groupements de femmes ou les entrepreneures indépendantes) sur des plages jours et horaires choisies par les femmes afin que cela ne représente pas une contrainte dans leurs activités quotidiennes.

Durant ces rencontres, l’équipe entrepreneuriat présente le projet de Zone d’Activité Électrifiée, la fiche d’Appel à Manifestation d’Intérêt et répond aux questions posées par les femmes sur leur place dans la Zone d’Activités Électrifiée et les activités qu’elles sont en mesure de proposer.

L’importance d’appliquer un accompagnement spécifique et sur-mesure : élaborer les accompagnements dans le respect des spécificités et des contraintes des femmes entrepreneures.

Dans ces cas-là, l’accompagnement peut être financier, comme au Maroc, où les femmes boulangères désireuses d’acquérir un four à haute performance énergétique dans leur boulangerie, ont pu bénéficier de micro-crédit vert.

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Le renforcement des capacités techniques et managerielles à travers des formations dédiées, du mentoring et de la mise en réseau. Nos équipes se sont notamment rendues compte à quel point le mentoring par des femmes plus expérimentées était un vrai levier d’apprentissage dynamique et efficace. Au Mali comme au Myanmar, des binômes de femmes se sont créés et ont permis d’affirmer leur nouveau rôle.

Nous avons aussi remarqué que faciliter le réseautage de femmes leur permettait d’échanger sur leurs expériences mutuelles, mais aussi de parfaire leurs techniques et in fine, développer leur entreprise.

S’approprier le leadership : développer le leadership et l’autonomisation des femmes entrepreneures en s’appropriant le concept d’agency, i.e, ce qui signifie « la capacité indépendante d’agir selon sa propre volonté ». Il s’agit ici non pas d’influencer un comportement, mais plutôt encourager les entrepreneures à la prise d’initiatives.

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La suite ? Deux nouveaux axes d’intervention à déployer pour appuyer la démarche entreprenariale des femmes

Marina Dubois, Reponsable programme Inclusion et Energie au Geres :

« Côté terrain, il nous faut déployer deux axes de soutien sur lesquels nous sommes encore trop timides et pour lesquels nous allons tenter de mobiliser des fonds ».

Les voici :

• Le soutien moral de l’entourage, un élément clé à mobiliser et gage de réussite ! Concrètement, cela peut passer par des actions de sensibilisation aux masculinités positives pour mobiliser les communautés autour de l’enjeu de l’’autonomie économique des femmes.

Appuyés par les leaders communautaires, il s’agit de convaincre les maris, l’entourage, les hommes et les femmes du village, les autorités locales et les services de l’état, que l’autonomie économique des femmes présente des intérêts économiques, politiques et sociaux pour toutes et tous.

• Mesurer l’impact du projet de manière inclusive. La mise en place d’un dispositif de suivi participatif et inclusif prenant en compte l’impact du projet sur la situation des femmes est une belle perspective de système à mettre en place pour le suivi de nos projets.

La contrainte temps et la disponibilité des équipes pour mettre en place un tel dispositif n’est pas négligeable, mais des impacts en termes de pérennité de nos interventions sont à la clé : un enjeu dont il faut se saisir pour nos prochaines interventions

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