Contre la précarité énergétique, une journée pour agir ensemble
“Est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires, en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Première définition légale de la précarité énergétique Loi Pelletier, 2010
Le Geres, partenaire et acteur de la Journée Contre la Précarité Energétique 2023
Partenaire et acteur de la Journée contre la Précarité Énergétique 2023, le Geres consolide son engagement en faveur de l’accompagnement des personnes les plus pauvres vers un meilleur confort de vie, en luttant contre la précarité énergétique.
Pour sa troisième année, la Journée contre la Précarité Énergétique a pour objectif de mobiliser les acteurs du territoire national pour faire de la lutte contre la précarité énergétique un sujet incontournable. L’idée de ces événements est de présenter les solutions existantes, rencontrer celles et ceux qui agissent déjà et faire prendre confiance dans la capacité à collaborer. Organisée par la Fondation Abbé Pierre et le CLER – Réseau pour la Transition Energétique, rejoints par une vingtaine d’organisations publiques et privées, la Journée contre la Précarité Énergétique prend de l’ampleur.
Après le succès du programme Empowermed (lire notre article dédié ici) le Geres souhaite poursuivre son engagement pour la prise en compte et la mise en œuvre contre une facette encore peu explorée de la précarité énergétique : la précarité énergétique estivale. Nous souhaitons souligner aujourd’hui l’urgence de développer des solutions pour rénover les bâtiments en prenant en compte le besoin de confort dans les logements en période chaude et également en milieu urbain.
D’ici à 2050, des vagues de chaleur deux fois plus fréquentes et intenses de mai à Octobre (Fondation Abbé Pierre)
Les changements climatiques en cours devraient sans surprise entraîner un nombre croissant de phénomènes météorologiques extrêmes, événements qui augmenteront à la fois en intensité et en fréquence. Des études montrent que les vagues de chaleur pourraient être multipliées par 50 d’ici 2100, entraînant une augmentation du nombre de décès causés par la chaleur intense l’été.
Or, dans l’Union Européenne par exemple, environ un cinquième de la population (soit plus de 100 millions de personnes) n’a pas les moyens de garder son logement confortablement frais en été. Nous ne pouvons donc plus simplement lutter contre la précarité énergétique uniquement vis-à-vis des personnes souffrant du froid en hiver dans leur logement, mais aussi de celles qui souffrent en période chaude. De plus en plus de personnes sont soumises à diverses vulnérabilités (faible revenu, chômage ou emploi précaire, âge avancé, handicap, familles monoparentales etc.), renforçant leur vulnérabilité à la précarité énergétique été comme hiver.
La pauvreté énergétique frappe de manière disproportionnée les plus vulnérables.
Les vagues de chaleur, et les phénomènes météorologiques extrêmes qui les accompagnent – sécheresses, incendies, tempêtes – frappent de manière disproportionnée les plus vulnérables parmi la population mondiale. Lorsque les vagues de chaleur surviennent, les personnes à faible revenu, au chômage, les personnes âgées, les femmes, les personnes ayant des problèmes de santé et les sans-abris sont en première ligne. La raison étant que, le plus souvent, ces personnes vivent dans les logements les moins adaptés (en termes de fraîcheur ou de climatisation) à ces conditions climatiques ce qui les expose à davantage de risques pour leur santé.
Par ailleurs, les quartiers défavorisés sont souvent situés dans des zones urbaines denses et manquant d’espaces verts, et sont sujets à l’effet d’îlot de chaleur urbain. Leur géolocalisation ne leur permettant pas d’accéder à des espaces verts ou végétalisés pour se rafraichir et lutter contre les conséquences de la chaleur.
Lire l’article de l’ONPE : La précarité énergétique, une nouvelle forme de mal logement
Quelles actions mener à l’échelle politique ?
Aujourd’hui, l’urgence est à l’action concertée, individuelle comme politique. Cela sous-entend la mise en place de politiques favorables au climat comme le développement de la végétalisation, la rénovation des logements en prenant en compte le confort d’été, le développement d’espaces publics frais, la sensibilisation aux risques liés à la chaleur et la promotion de comportements écologiques. La transition vers des énergies propres et durables peut également accompagner les populations et leurs villes vers une adaptation aux changements climatiques et à l’amélioration de leur confort de vie.
En ville, l’effort doit être mis sur l’atténuation des îlots de chaleur dans les zones fortement urbanisées via le développement d’espaces verts, la végétalisation des rues ou encore la mise en place de systèmes d’ombrages. Ces plans d’adaptation permettraient à la fois de rendre le cadre de vie urbain plus résilient à la chaleur mais aideraient également à baisser les températures aux alentours et dans les bâtiments qui devront par ailleurs être rénovés avec une bonne isolation, des protections solaires et un système de ventilation permettant au maximum une surventilation nocturne
Outre la métamorphose nécessaire des villes et du bâti, la sensibilisation serait également l’alliée de l’amélioration des conditions de vie, notamment en zones exposées aux températures “extrêmes”. Il existe encore aujourd’hui, un sérieux manque d’information sur les dangers sanitaires liés à la précarité énergétique, que ce soit face à la chaleur comme au froid. Cette information permettrait de mettre en exergue les risques et surtout les inégalités qui existent en matière de santé et liées à la température et au confort thermique dans les logements.
Pour prendre part aux réflexions s’inspirer, diffuser les actions éprouvées et trouver des solutions ensemble : Rendez-vous le 23 novembre 2023 !
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