Contexte et enjeux

Le Sénégal, pays de près de 200000 km² au nord-ouest de l’Afrique, présente une importante façade maritime sur l’océan Atlantique. Le fleuve Sénégal constitue la frontière avec la Mauritanie et le Mali. Au sud-est, la frontière avec la Guinée est marquée par les contreforts de la montagne du Fouta-Djalon tandis qu’au sud-ouest on rencontre une forêt tropicale en direction de la Guinée-Bissau.

Ses 17 millions d’habitants sont inégalement répartis sur le territoire, avec une très forte densité à la pointe ouest autour de Dakar. Les principales sources de revenus sont le commerce, le tourisme et les transferts de fonds par les émigrés, les industries et le BTP représentent un quart du PIB, quant à l’agriculture, si elle fait vivre environ 60% de la population, notamment les femmes, elle représente moins de 10 % du PIB. Dans ce pays sahélien au climat sec, le risque climatique est un des principaux facteurs aggravants de la vulnérabilité des populations.

L’accès à l’énergie se caractérise par de grandes disparités dans le taux d’électrification et par une forte dépendance aux ressources ligneuses pour la cuisson.

Le taux national d’électrification était de 62 % en 2017, mais seulement 35% en milieu rural, et même 10 à 15 % dans la zone pastorale du Ferlo, contre 91% en milieu urbain.

Comme dans la plupart des pays africains, le bois, y compris transformé en charbon de bois, est la première énergie de cuisson, mais la consommation, croissante et supérieure aux disponibilités, contribue à la déforestation et au processus de désertification de la région nord, avec des émissions nettes de carbone (même si le pays, avec moins de 1 tonne équivalent CO2 par habitant par an reste un faible contributeur aux changements climatiques globaux).

Le Sénégal a engagé une politique ambitieuse en matière d’électrification et de développement des énergies renouvelables (augmentation de l’interconnexion du réseau, plan national biogaz,  construction de centrales solaire et éolienne …), en se fixant l’objectif d’ici 2030 de porter à 23%  la contribution  des  énergies renouvelables dans le bilan énergétique national, à 26% la part de la population rurale desservie par des systèmes hors réseau (mini-réseaux et systèmes autonomes) à base d’énergies renouvelables, ou encore à 96% la proportion de charbon de bois produit par des technologies de carbonisation efficace.

Le Geres au Sénégal

Le Geres intervient au Sénégal depuis 2012 dans le cadre d’une approche territoriale, en partenariat avec les acteurs privés et publics, notamment au nord du pays.

En 2012 le projet ClimTERR « Climat-Territoire – Adaptation aux changements climatiques dans la zone sylvo-pastorale du Ferlo » visait à mieux identifier les risques climatiques et à appréhender leur intégration dans la gestion des territoires. Il a permis la production d’une mallette pédagogique destinée aux agents territoriaux concernés par la mise en place d’un plan climat territorial. Cette action s’est inscrite dans la démarche de gestion concertée de la zone sylvo-pastorale conduite par l’Entente Inter Régionale du Ferlo.

En 2015, la méthode de diagnostic énergétique territorial développée par le Geres a été appliquée à un territoire restreint du Ferlo, les départements de Linguère et de Ranérou-Ferlo.

Depuis 2017, le Geres apporte un appui technique et méthodologique au PAER, Programme d’Accès à l’Energie en Région de Saint Louis, conduit par l’ONG Le Partenariat et l’Agence Régionale de Développement de St Louis (ARD). La première phase (2017-2020) a permis en particulier l’élaboration d’un diagnostic énergétique régional et la mise en place de deux plateformes énergétiques.