Après avoir entamé des études de langues puis poursuivi avec un parcours universitaire dans la communication des organisations, ce marseillais d’origine a commencé sa vie active en agence de publicité puis dans une agence spécialisée en e-marketing avant de créer sa propre agence conseil en communication et, en parallèle, de s’engager bénévolement dans la lutte contre les discriminations.

En 2020, il a rejoint le Geres pour mobiliser les citoyen·nes, puis est devenu également responsable communication quelques années plus tard. Découvrez son parcours et ses plus grandes fiertés.

Militant communicant à temps plein

Chef d’entreprise très tôt, notre actuel responsable communication et mobilisation citoyenne a, pendant près de 10 ans, accompagné des entreprises et associations dans leurs stratégies, développé et mis en œuvre des plans de communication, lancé des marques et organisé des évènements. 

“Avec mon associée et deux autres ami·es, nous avons lancé le Festival Marseille Rockisland, un événement électro pop rock sur le fort d’Entrecasteaux. Cette expérience m’a donné le goût pour l’organisation d’événements de grande ampleur.”

En parallèle de son agence à gérer, il a eu envie de s’engager bénévolement et s’est rapproché de l’association SOS homophobie pour laquelle il créera une antenne à Marseille, participera au développement de la délégation Provence-Alpes-Côte d’Azur et réalisera un grand nombre d’interventions de prévention dans les classes. 

En 2020, son envie de s’impliquer davantage pour une cause le rattrape et il décide de rejoindre le Geres qui cherchait alors justement une personne capable d’à la foi initier la stratégie de mobilisation citoyenne, mais aussi de porter les campagnes de communication d’appel à la générosité. Romain met son entreprise en pause et candidate pour “Permettre aux bénévoles de s’emparer du changement, de s’exprimer, de prendre conscience, de devenir des acteurs·trices, de révéler le meilleur d’eux·elles mêmes, leur donner la parole, les outils ou le pouvoir d’agir tant qu’il en est encore temps” face aux conséquences des changements climatiques. Désormais, il considère comme une chance de pouvoir consacrer 100% de son temps de travail à une cause qui lui tient à cœur. 

Côté lutte contre les LGBTphobies, il a co-fondé en 2020 l’association marseillaise Pas Peu Fière qui lutte pour l’épanouissement des jeunes LGBTQIA+ avec la volonté d’un positionnement associatif plus affirmé. Il continue, sur son temps libre, à réaliser des interventions scolaires qu’il considère comme un outil de prévention fondamental. Il trouve d’ailleurs qu’il n’y a pas beaucoup d’éducation à la solidarité dans les écoles et qu’il “serait temps d’éduquer les générations futures pour éviter que l’humanité se termine dans un bain de sang”. 

Un an et demi après son arrivée au Geres, il propose une réorganisation du pôle et devient responsable à la fois de la communication et de la mobilisation citoyenne considérant que les deux stratégies ont des intérêts communs et doivent avancer en parallèle. 

Fier de faire un métier qui est utile pour les autres

Dans notre association, Romain a donc la charge “d’embarquer le grand public avec le Geres” à savoir développer la notoriété, pousser le grand public à faire des dons, ou d’autres formes de soutien comme les adhésions et bien entendu, le bénévolat. 

Pour lui, lancer une “offre” de bénévolat au Geres n’était pas chose facile au départ : une association exclusivement composée de salariés, qui font des projets très techniques, autour d’un sujet (l’énergie) qui peut difficilement générer des émotions : difficile de trouver sa place pour un bénévole même très motivé, à priori. 

Alors sa première mission a été de trouver justement les missions que pourraient avoir les futur·es bénévoles, et d’imaginer tout un tas de stratégies pour engager avec nous. Il a à ce titre initié le programme de mobilisation jeunesse #TuGères qui permettra l’engagement d’une vingtaine de volontaires et de les aider à lancer les projets qui leur tenaient à cœur en faveur de l’environnement ou de la solidarité. Plusieurs influenceurs de renoms seront invités à venir témoigner de leurs expériences réussies comme l’aventurier Ben Expédition Zéro, l’éboueur star de TikTok Ludovic ou encore la fondatrice de Clean My Calanques Céline Albinet. 

Il pense que l’une des forces du Geres, c’est d’arriver à diffuser progressivement l’idée de cette Solidarité climatique qu’on doit parvenir à instaurer. “Réduire notre consommation d’énergie partout où on peut se le permettre, et en même temps permettre aux populations les plus défavorisées d’accéder à cette énergie ou aux solutions pour mieux vivre”, résume-t-il : c’est son travail que de contribuer à la diffusion de ce discours. 

“J’aime bien le fait que les projets du Geres soient très techniques, ça rend le challenge de faire des campagnes grand public encore plus intéressant”. Ce qu’il apprécie d’autant plus dans son travail c’est la spécificité de l’action de notre équipe sur le terrain. “L’électricité, c’est invisible, impalpable. On est tellement dans notre confort qu’on ne se rend même plus compte que certaines personnes n’y ont pas accès. J’aime travailler à rendre cela visible.”

Aujourd’hui, ses plus grandes fiertés c’est d’avoir réussi à faire, en interne, des campagnes d’appel à la générosité “dignes de grandes agences de com” selon les dires d’une administratrice. Sa préférée : la dernière campagne “Femmes face aux enjeux climatiques” au travers de laquelle l’équipe a cherché à montrer ces femmes sous des traits valorisant leur expérience et leur leadership, et donc à remettre un peu de fierté dans leur quotidien.

Revoir notre campagne “Femmes face aux enjeux climatiques”

Globalement, Romain se dit content et fier d’avoir intégré le Geres, et content de ce que font les bénévoles. “Je suis fier de faire un métier qui est utile pour les autres, de m’être engagé là-dedans” conclut-il. 

« Vous avez le pouvoir d’envoyer un signe à celles et ceux qui agissent »

Interrogé sur sa perception de l’avenir en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, il considère que “La puissance à laquelle on s’oppose est tellement grande qu’on n’y arrivera pas sans beaucoup de déconstruction”. Mais cette vision pour lui n’est pas négative, au contraire, il considère que cela doit nous pousser à réfléchir de manière suffisamment globale pour que le changement soit radical. Pour lui, il ne suffit pas de faire des petites actions, il faut aussi “détricoter toutes ces mentalités consuméristes qui nous ont amené à croire que la compétition, la concurrence, la consommation, étaient des bonnes idées”. 

Et d’une manière générale, Romain préfère être “du bon côté de l’histoire” : « Même si on ne croit pas qu’une limitation à 1,5 degrés soit encore possible, il est préférable d’avoir été du côté de celles et ceux qui ont essayé”.

C’est pour ça que, même très peu optimiste sur un possible “changement”, il arrive au quotidien à œuvrer pour valoriser nos actions concrètes sur le terrain et l’aide aux personnes touchées par le changement climatique. Car pour lui, “Pendant qu’on a le temps de se questionner, d’autres sont déjà en train de souffrir”, alors il ne faut pas attendre pour passer à l’action. Son message pour les citoyen·nes ça serait : “On peut être démoralisé et avoir perdu espoir mais il y a quand même des gens qui agissent. Et qui arrivent à faire des choses. Ces gens là, vous avez le pouvoir de leur envoyer un signe, de les soutenir.”

Interrogé sur le message à envoyer aux gouvernants, Romain conclut : “J’ai pas envie de leur parler. Ils sont à côté de la plaque, et les messages qu’on leur adresse n’ont pas une portée suffisante. Ils savent ce qu’on pense et ce qu’il faut faire mais qu’ils ne font rien car ils dépendent de ce système là. Nous devons faire sans eux, maintenant”.