Climat : “nous manquons d’un véritable projet de société”
Convention Citoyenne, Affaire du Siècle, Loi climat : où en sommes-nous exactement de la “politique climat” en France et où les politiques nous emmènent-ils ? On fait le point avec Camille André, spécialiste de ces questions au Geres.
Interview sans filtre.
CAMILLE ANDRÉ
« Je travaille depuis 7 ans au Geres sur les questions d’intégration des enjeux climatiques et de développement dans nos projets en accompagnant nos équipes sur le terrain et à travers la commission Climat et Développement de Coordination SUD. Pour moi, tout se réfléchit au prisme du climat. Je mange climat, je respire climat, #JeSuisClimat !”
Temps de lecture : 20 minutes
Loi “climat et résilience”, Convention Citoyenne, affaire du siècle, on est un peu perdu dans tout ça, est-ce que tu peux nous dire où nous en sommes exactement en matière de politique climat en France ?
En effet, une remise en contexte s’impose. La France a récemment voulu prendre le lead à l’échelle internationale sur les changements climatiques, en se portant garante de l’Accord de Paris, après le revirement “trumpiste” des américain·e·s. Mais la décision d’augmenter la taxe carbone sur les produits pétroliers a déclenché le mouvement de protestation sans précédent des “gilets jaunes”.
Cette mesure, sans faire de distinction selon les usages et sans compensation selon les revenus, était injuste. Si on ne taxe pas davantage un avion ou un bateau qui vient du bout du monde pour nous apporter des ananas qu’une famille qui utilise un véhicule diesel pour aller travailler (parce qu’on lui a rabâché pendant quinze ans que le diesel c’était le futur), comment espérer que ça soit perçu autrement que comme incohérent et injuste ?
À la suite de cette longue période de contestation, le Président de la République a demandé à 150 citoyen.ne.s de réfléchir à comment parvenir à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici à 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. C’est l’origine de la “Convention Citoyenne pour le Climat”. Totalement inédit sous la 5e République, le processus visait des objectifs ambitieux, des mesures concrètes pour les atteindre et une planification détaillée. Le Président a ensuite pris l’engagement de reprendre ces propositions “sans filtre”, dans la mesure où elles constituaient une base viable pour en faire un texte de loi.
Malheureusement, des 149 propositions des citoyen·ne·s, seules 46 propositions ont été reprises dans le projet de Loi Climat et Résilience, dont uniquement 10 “telles quelles”.
Les autres décalées dans le temps, tronquées ou avec un périmètre d’action réduit. Par exemple, les citoyens avaient proposé de supprimer les vols intérieurs lorsqu’il existait une alternative en train de moins de 4h de trajet (exemple : Paris > Marseille, 3ème ligne de vols intérieurs la plus utilisée qui représente pour l’avion 127.000 tonnes de CO2 par an et Paris > Nice, 3 millions de passagers pour 225.000 tonnes de CO2 ) le gouvernement a tranché pour 2h30… nous privant ainsi d’une réduction de 33% des émissions du secteur aérien français.
Ce n’est qu’un des nombreux exemples : l’ensemble du projet de loi est au final peu ambitieux et ne permettra pas d’atteindre l’objectif.
Ajoutons à ça une communication désastreuse sur la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) : le gouvernement a annoncé être parvenu à une réduction de 1,7% des émissions en 2019 (par rapport à 2018), se vantant de dépasser les engagements pris de -1,5% en omettant de dire qu’il a lui-même réduit cette ambition auparavant, après s’être rendu compte en cours de route que les -2,3% / an prévus au départ n’étaient pas atteignables… Au final, on est tout juste au-dessus de l’objectif qu’on a nous même baissé en cours de route ! Chapeau bas !
On reste dans la logique des “petits pas” : on ne tient pas les engagements annoncés, on n’est pas à la hauteur de l’urgence écologique et climatique. Dans ce contexte, l’Affaire du siècle qui poursuit l’État en justice pour inaction climatique apparaît comme le dernier recours.
Sur la loi climat, est-ce qu’on peut encore espérer que le parlement rectifie le tir ? Et qu’est-ce qu’on peut faire ?
La ministre a dit en amont du débat que le projet de loi serait un “plancher”, ce qui implique une révision censément à la hausse. Il n’est donc pas impossible que le parlement pousse des amendements plus forts, oui, mais rien ne le garantit !
Le fond reste toutefois problématique : si la Convention Citoyenne ne remettait pas tout en question, c’était déjà la base d’une vision à plus long terme pour nous et nos enfants. Or on aboutit à des mesures bien trop light pour atteindre les objectifs.
Je ne sais pas quel levier d’action il nous reste, il y a des élections régionales qui arrivent, peut-être que ça peut être un moyen d’envoyer un message ? Puis les présidentielles ensuite. Reste à savoir si les programmes proposés seront à la hauteur des enjeux. En tous cas, la réappropriation du projet et du calendrier par les citoyens est nécessaire si on ne veut pas perdre tout le monde dans la désillusion !
Emmanuel Macron disait, quand il n’était encore que candidat, qu’il faudrait “changer en profondeur le système lui-même, ne pas chercher à le compenser, le corriger » ; le changer ! Ce projet de loi, son “prooooojet” de loi est l’occasion de le faire. Alors, chiche ? “En même temps”, ce n’est plus comme si le climat nous laissait le luxe du choix.
Est-ce que nous avons des raisons de nous réjouir quand même ou bien nous sommes très très (trop) loin du compte ?
Se réjouir, bof. Il ne faut pas croire que, parce qu’il y a des annonces, c’est suffisant. Ça reste des annonces. Dans les actes : la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère monte, donc les températures aussi, on n’est pas du tout sur un mieux. A l’échelle mondiale, au 31 décembre 2020 seuls 75 pays parmi les 196 signataires de l’Accord de Paris avaient posé de nouveaux engagements climatiques sur la table, comme ils en avaient “l’obligation” de par leur signature. Le résultat ?
À ce stade, les engagements des pays nous amènent à -1% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, en comparaison à 2010, alors qu’on devrait être à -45% selon le GIEC.
Certes, il reste 120 pays qui doivent s’engager, mais la symbolique est déjà désastreuse.
Très peu de pays mettent sur la table des ambitions fortes et pire, dans les plans de relance décidés post covid, qui vont orienter l’économie mondiale sur les 20 prochaines années, l’ONU dit que moins de 20% des dépenses prévues en 2020 sont favorables à l’environnement.
Rien qu’en France : 15 milliards pour la relance de l’aéronautique, on aura beau nous dire que c’est pour “orienter vers un changement des pratiques pour un secteur plus vert” et qu’il faut bien sauver des emplois (ce qui est vrai), reste que cette façon de relancer l’économie n’est pas compatible avec l’Accord de Paris. Et puis, au final, Airbus a annoncé sa volonté de supprimer 15 000 postes, dont 5000 en France, avant de revenir sur sa décision sous la pression des syndicats.
Passages à l’acte tardifs, très éloignés de l’ambition et relance du “business as usual”, on peut dire qu’il se passe des choses, oui. Mais dans les faits la dynamique n’est pas du tout vers un changement rapide et radical comme celui préconisé par les scientifiques du monde entier ! En bref, on est très très loin du compte.
Justement sur les objectifs de réduction des émissions, tu peux nous rappeler ce qui est convenu au niveau européen et ce que ça signifie à notre échelle “humaine” ?
Au niveau européen, l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030, c’est très ambitieux.
C’est difficile à décliner à l’échelle individuelle, c’est plutôt des plans à l’échelle nationale tels que des engagements dans la sortie des énergies fossiles, pour supprimer progressivement tout ce qui est charbon, pétrole et gaz fossile du mix énergétique. Donc concrètement ça veut dire, pour un pays comme la France, ne plus faire aucun investissement dans ces industries d’ici à 2030, et surtout encadrer les pratiques des banques françaises qui soutiennent encore ces investissements à l’étranger… Mais ça veut dire AUSSI isoler les logements, développer une mobilité moins nocive (en termes de pollution de l’air et d’émissions de gaz à effet de serre) en ville et dans les campagnes, favoriser une alimentation avec moins de viande et de produits laitiers, etc. ET supprimer les vols intérieurs au profit du train !
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a pas de solution unique miraculeuse, mais une multitude d’actions dans tous les domaines, il faut se poser globalement la question du monde dans lequel on veut vivre.
Quand on voit les polémiques que déclenche l’instauration d’un repas végétarien dans les cantines d’une grande ville française…
Le gros enjeu, c’est de faire en sorte que toutes les décisions politiques intègrent les données scientifiques liées au climat. Absolument toutes. Et ce n’est pas nouveau. En 2007, Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, s’était engagé au Grenelle de l’environnement à ce que : “toutes les décisions publiques [soient] désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat”. Un exemple de plus de l’inadéquation des paroles et des actes !
Tout doit se penser comme constitutif d’un ensemble et on ne doit pas réfléchir en termes de privations mais bien imaginer quelque chose de positif à atteindre. Les dirigeants ne dessinent pas actuellement cet objectif souhaitable, donc les citoyen·ne·s ne peuvent voir les propositions que comme liberticides et contraignantes.
Malheureusement, quand il fera 45°C une bonne partie de l’été, ce sera insoutenable et produire pour notre alimentation deviendra difficile même dans nos pays tempérés. On pourra toujours essayer de discuter de savoir si les SUV sont plus confortables et pratiques que nuisibles pour le climat. À ce moment-là, ce sera trop tard.
Est-ce que la difficulté à gérer la situation et à agir ne vient pas aussi du fait qu’on pense que la menace est lointaine, seulement pour les générations à venir ?
Je me souviens que dans le film Home, sorti en 2009, plusieurs fois il est dit qu’il nous reste 10 ans pour tout changer. Depuis, certes on a eu l’Accord de Paris, historique à plus d’un titre. Mais les émissions ont augmenté, et on en voit déjà les conséquences concrètes : les glaciers qui disparaissent, les crises agricoles qui s’accentuent, les famines qui se multiplient, les méga-incendies, les canicules qui deviennent monnaie courante. C’est à l’échelle d’une décennie que ça s’est produit. On se souvient de 2003 comme d’une année de canicule exceptionnelle, mais depuis, en 2018, 2019 et 2020, il y a eu des canicules, des tempêtes violentes, des incendies dévastateurs.
Et puis j’ai du mal à opposer les générations, ou même à concevoir que la génération qui précède la mienne est insensible à ce à quoi nous allons faire face.
Aujourd’hui, on voit des migrant·e·s mourir en pleine mer, mais pourquoi partent-ils et partent-elles ? Parce que dans leurs pays, la situation se dégrade.
Famines, sécheresses, souvent accentuées par les dérèglements du climat, sont un terrain fertile pour les guerres et les conflits qui poussent ces gens à demander refuge… Pourtant, on sait, tout le monde sait exactement comment ça va évoluer, on connaît les conséquences : montée des eaux, sécheresses, inondations, maladies.
Il faut prendre de la hauteur sur le sujet, arrêter de se prendre pour des gestionnaires du présent et se mettre d’urgence à préparer l’avenir.
Qu’est-ce que tu penses du succès de l’Affaire du Siècle ? Qu’est-ce que ça peut changer ?
Réussir à utiliser notre pouvoir judiciaire pour obliger les pouvoirs législatif et exécutif, c’est un symbole fort. Si on se contentait ne serait-ce que de respecter nos propres textes, ce serait déjà bien.
C’est déprimant de prendre conscience de la situation climatique. On a parfois l’impression qu’il n’y a plus de leviers, alors cette victoire ça fait du bien, ça évite d’être tout le temps en colère. Même si on aurait préféré plus de spontanéité et d’engagements dans les actes et ne pas avoir à en arriver là.
Contre quoi es-tu en colère ?
Ce qui m’énerve le plus c’est ces “gens” qui, ensemble, alimentent une “bulle d’incapacité”, un sentiment d’impuissance collective. Les politiques qui promettent des choses et ne les font pas. Un système de consommation, publicité, marketing, qui s’attèle à un matraquage de cerveau incommensurable pour nous maintenir dans une bulle de confort totalement insoutenable à court, moyen, long terme.
Si tu regardes les matchs de rugby qui passent en ce moment à la télévision, à chaque mi-temps on te propose cinquante nouveaux SUV alors que nous savons très bien que ces véhicules sont plus lourds, plus consommateurs et ne servent à rien. Pourtant ils sont là, on nous les propose. Et au bout d’un moment nous cédons.
Ma colère est contre tout ce qui nous a formatés.
Tu penses par exemple au marketing, à l’éducation ?
4,3 milliards d’euros de publicité en France en 2019 ont fait la promotion des énergies fossiles à travers la vente de voitures. Il faut l’interdire, c’est une des propositions de la Convention Citoyenne. C’est là qu’on doit prendre des décisions fortes, nous n’en sommes plus à réduire, il faut interdire ça. Mais quand on voit que les publicités pour les produits sucrés n’ont jamais été interdites et qu’on a préféré ajouter un bandeau “manger, bouger” culpabilisant, je crois que c’est un vœu pieux. C’est un marketing atroce. Et si ceux qui font le marketing se plaignent (car eux aussi parfois dépriment), on les remplacera par d’autres.
C’est une question politique, au sens noble du terme. Aujourd’hui inciter au racisme, à l’antisémitisme, c’est heureusement interdit. Mais démolir la planète, notre “maison commune”, ce n’est pas interdit.
La planète ne peut pas lancer de #hashtag pour se défendre.
En ce qui concerne l’éducation, je me souviens que j’adorais les voitures quand j’étais petit mais l’école m’a donné cette capacité de réflexion, de pensée, qui fait qu’aujourd’hui je n’achèterai pas de grosse voiture. L’éducation joue déjà un rôle, et elle n’est pas seule. J’ai fait des sciences économiques ET sociales au lycée, on a eu des cours marquants sur les inégalités. L’école a énormément de choses à apporter, mais c’est une graine, à nous (individuellement et collectivement) de la faire germer. C’est là par exemple que j’ai pris conscience de l’injustice climatique, l’une des plus profondes injustices qui existent aujourd’hui.
L’injustice climatique ? C’est-à-dire ?
Les dérèglements climatiques n’ont pas de frontière. Les émissions d’un français par exemple vont avoir des impacts partout dans le monde, et notamment dans des pays qui n’ont, d’une part pas la même responsabilité sur le déclenchement du problème, mais surtout pas la même capacité à faire face aux conséquences. Ce sont nos modes de vie occidentaux qui ont rompu les cycles naturels de la Terre, mais aujourd’hui les populations qui en payent le prix sont avant tout celles qui en ont le moins profité…
Et ce n’est pas tout ! On a parlé de marketing, du modèle de société, et bien ce modèle a été conçu pour s’exporter, partout dans le monde, on n’a qu’à voir l’influence des séries, des pubs, des réseaux sociaux et j’en passe ! Et donc il y a un second enjeu de taille si on veut lutter contre l’injustice climatique : faire en sorte que ce modèle ne devienne pas la norme !
On doit changer notre modèle pour nous, pour vivre mieux, mais aussi faire en sorte qu’il ne se réplique pas définitivement partout.
Tout simplement parce que si le monde entier se met à vivre comme les 20% les plus riches aujourd’hui, ce sera la fin.
Au Geres on parle de Solidarité Climatique, pour à la fois contrer ce modèle en faisant tout pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des populations les plus aisées, et aider les populations les plus vulnérables à faire face aux impacts climatiques qui sont déjà là. Ce qui me fait me lever le matin c’est de faire ma part en travaillant dans une structure qui conduit des actions avec les pays et les personnes qui en ont le plus besoin pour faire face aux conséquences des changements dont nous sommes les premiers responsables.
Je ne dis pas ça pour nous culpabiliser. Ce sont des choix qui remontent à bien avant les générations actuelles, mais aujourd’hui cette prise de conscience nous met en responsabilité !
En local, nous avons entendu des annonces pour Marseille qui se rêve en première ville neutre en carbone en 2030, la Région en 2050, ça t’inspire quoi ?
Une ville ou une région neutre en carbone, ça n’existe pas. Il faut éviter les effets d’annonces du type “2 millions d’arbres pour neutraliser nos émissions”. Ce que peuvent faire les villes et encore plus les régions c’est contribuer activement, faire leur part, pour l’atteinte de la neutralité carbone à l’échelle mondiale. Si on respecte la définition du GIEC, la neutralité carbone ça veut dire que les émissions doivent être réduites à tel point que ce qu’on appelle les “puits de carbone” naturels (arbres et océans notamment) et les technologies de captation artificielle peuvent absorber le surplus d’émissions liées à l’activité humaine…
Pour Marseille, ou d’autres villes, ce qu’il faut donc c’est plutôt un plan, global, qui dirait “voilà concrètement ce qu’on va faire en 10 ans pour décarboner la ville” : réduire les émissions, réduire l’impact climat de son mode de fonctionnement, tout faire pour le vélo, les bus électriques ou alimentés par du biogaz produit localement, réfléchir à supprimer certaines places toute fraîchement bétonnées pour remettre la nature au coeur de la ville et de la vie des gens, piétonniser au maximum le centre-ville en ne laissant des accès qu’aux services essentiels.
Il faut tout re-réfléchir de A à Z. Se mettre autour de la table pour repenser les villes. Par exemple, nos institutions pourraient proposer aux habitant·es de constituer une Convention Citoyenne locale pour repenser ensemble la ville, le département, la région souhaitable de demain ?
Et à l’international, le sommet proposé par Joe Biden, tu en espères quoi ?
J’aimerais que ce soit l’occasion de démontrer que pour être à la hauteur de l’urgence il faut mettre de réels moyens, internationaux, montrer qu’il faut réfléchir les choses dans leur ensemble, j’en attends deux choses :
- Un retour du leadership américain engageant sur la question du climat, montrer par l’exemple que l’un des pires pollueurs peut changer ses pratiques et sa société.
- Remettre la lutte contre les changements climatiques sur le devant de la scène internationale. Encore une fois, le Covid-19 n’est qu’un avant-goût de ce qui risque de nous arriver si rien n’est fait à l’échelle mondiale. Cessons de reléguer le climat au second plan, c’est notre priorité.
On entend souvent des injonctions faites aux citoyens de “passer à l’action” mais c’est assez difficile de comprendre ce qu’on peut faire de vraiment utile à notre niveau. Selon toi, que peuvent encore faire les citoyens pour faire bouger les lignes ?
- Commencer par faire son constat / bilan personnel de ce que nous avons le pouvoir de changer ou non à notre échelle. On ne le sait pas, mais on peut faire sa propre estimation carbone personnelle par exemple.
- Changer ce qu’on a le pouvoir et les moyens de changer, parce que cela a déjà un impact : dans son alimentation, dans ses déplacements, dans ses choix de consommation, etc (exemple de “gestes” faciles à faire)
- Essayer d’inspirer les autres, expliquer, démontrer, prouver à nos proches que ces changements comportent plus d’avantages que d’inconvénients.
- Sur les sujets pour lesquels nous ne pouvons pas agir (mon logement est mal isolé, je suis locataire, qu’est ce que je fais ?) nous pouvons “rendre” ce problème aux responsables et ne pas les porter sur notre conscience : écrire au propriétaire pour demander une rénovation, interpeller l’agence etc.
- Ou, à nouveau, utiliser notre pouvoir d’influence pour essayer de faire bouger les lignes : éplucher les programmes politiques, interpeller nos élu·e·s, aller aux marches pour le climat, râler, signer des pétitions. Ça n’aura peut-être pas un impact direct et immédiat, mais ça aura un impact.
- Rentrer dans le système et le faire changer de l’intérieur : Si les politicien·ne·s ne font plus rêver les gens, ne proposent plus de perspectives, on a le droit d’aller prendre leur place.
Et puis se poser, ensemble, les humains, pour réfléchir au projet commun de société qu’on veut. Ça pourrait sembler super utopique de dire ça bien sûr mais c’est peut-être ce qui nous manque le plus. Or c’est bien ce qui nous distingue de l’animal, cette capacité à imaginer des projets d’avenir ensemble, inventer des récits communs auxquels adhérer pour avancer ! Qu’est-ce qui pourrait faire qu’on se remette sur un chemin de société plus désirable ? Il faudrait vraiment se poser la question.
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