Au Geres, vingt ans de lutte contre la précarité énergétique
Le nombre de citoyen·nes qui en souffrent augmente chaque année. En France, la précarité énergétique est un sujet au cœur des préoccupations sociétales puisque 12 millions de ménages sont concernés selon l’Observatoire National de la Précarité Energétique (ONPE). En 2021, ce sont pas moins de 20 % des français qui ont souffert du froid dans leur logement. En hiver, mais aussi en été, pendant lequel les passoires thermiques se transforment en bouilloires, la précarité énergétique a des conséquences désastreuses sur les conditions de vie et sur la santé des personnes qui la subissent.
Retour sur deux décennies de lutte
Au Geres, cela fait vingt ans que nous agissons, à travers une multitude d’actions, pour la porter dans le débat public mais surtout pour la combattre sur le terrain, dans la région et à Marseille, auprès des familles.
« Le premier volet de notre travail consiste à repérer les situations de précarité énergétique, explique Marie-Maud Gérard, chargée de programme Energie, Habitat et Précarité au Geres. Les habitants ont-ils des factures impayées ? Ont-ils trop froid ou trop chaud dans leur logement ? Est-ce que ce dernier est humide ? » Une fois la situation identifiée, nos équipes interviennent à domicile, chez l’habitant. Isolation, système de production de chauffage, état des fenêtres, habitudes du ménage… « L’objectif est d’identifier les problèmes pour être en mesure de proposer des solutions adaptées », raconte Marie-Maud Gérard.
Cela passe par un appui à des travaux de première nécessité, comme la pose de brasseurs d’air, le changement de la robinetterie ou encore l’amélioration de la ventilation. « Au cours de la visite, nous pouvons également installer de petits équipements, cela peut être des mousseurs pour réduire le débit d’eau, des joints de fenêtre, des bas de portes… L’idée est d’améliorer facilement et rapidement les conditions de vie du ménage, et de les orienter vers des travaux de plus grande ampleur si nécessaire », explique-t-elle. Des visites à domicile à l’action concrète mais aussi rassurantes pour les habitants. « Cela les réconforte sur le fait qu’ils peuvent agir pour améliorer leur situation et cela les met également en confiance pour aller vers les propriétaires et les bailleurs », note Marie-Maud.
Un problème de santé publique
Et ces améliorations sont indispensables puisque la précarité énergétique est loin d’être seulement une problématique de confort, mais bien un sujet de santé publique. « Travailler contre la précarité énergétique, c’est aussi lutter pour des meilleures conditions de santé », assène Marie-Maud Gérard. « Souvent, dans les logements mal isolés, les familles ont tendance à recouvrir les bouches d’aération, ce qui entraîne des problèmes d’humidité qui peuvent avoir de lourdes conséquences. Avoir régulièrement froid favorise également les maladies cardiovasculaires et avoir trop chaud peut être très problématique selon l’âge et l’état de santé de l’occupant. La liste est longue », concède-t-elle.
Et la précarité énergétique touche les populations qui sont déjà les plus modestes et les plus vulnérables. Lorsque les vagues de chaleur surviennent, les personnes à faible revenu, au chômage, les personnes âgées, les femmes, les personnes ayant des problèmes de santé et les sans-abris sont en première ligne car elles occupent souvent les logements les moins adaptés. Les quartiers défavorisés sont également situés dans des zones plus sujettes au phénomène d’îlot de chaleur urbain puisqu’elles sont souvent dépourvues d’espaces verts permettant habituellement de rafraîchir la température ambiante. L’hiver, ces populations peinent à payer leurs factures d’électricité et sont souvent obligées de vivre dans des logements mal isolés, froids et humides. La lutte contre la précarité énergétique est donc à la croisée de plusieurs luttes climatiques et sociales et, en ce sens, emblématique de l’action du Geres. « Notre objectif est d’aller vers une transition énergétique inclusive, en aidant les plus modestes et les plus vulnérables, or travailler à réduire la précarité énergétique répond exactement à cette ambition », explique Marie-Maud Gérard.
Pour mener cette action, la mobilisation des acteurs sociaux de terrain est alors capitale, que ce soit les Centre Communaux d’Action Sociale (CCAS), les Maisons Départementales de la Solidarité (MDS), les travailleurs sociaux ou encore les acteurs associatifs qui sont au contact des familles. Un travail de synergie déterminant, mené par le Geres pour plus d’égalité. Et que nous ambitionnons de faire évoluer. « Nous allons formaliser encore plus l’accompagnement vers la rénovation des locataires du parc privé, notamment en formant une personne de notre équipe à la médiation entre locataires et propriétaires », commente Marie-Maud.
Le 23 novembre prochain aura lieu la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique. Un moment pour attirer l’attention sur cette forme d’inégalité en pleine expansion, dont les pouvoirs publics doivent se saisir urgemment.
Le Geres, coordinateur du SLIME
Les actions menées au Geres le sont notamment dans le cadre du programme Slime pour “Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie”, que le Geres coordonne. Initié par le CLER, le réseau pour la transition énergétique, ce programme repose sur 3 piliers : repérer, diagnostiquer et orienter. Créé en 2013, il dRoit être porté par les collectivités. Dans le département des Bouches-du-Rhône il est porté par la Ville de Marseille depuis quelques mois.
Les partenaires du projet
Pour prendre part aux réflexions s’inspirer, diffuser les actions éprouvées et trouver des solutions ensemble : Rendez-vous le 23 novembre 2023 !
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