L’accès à l’électricité, un vecteur indispensable au développement rural au Bénin

Au Bénin, une faible proportion de la population rurale (18%) a accès à l’électricité, contre une majeure partie de la population urbaine (66%). Au Geres, nous pensons que développer l’économie rurale permet de promouvoir la stabilité et l’équité au niveau local. 

L’accès à une énergie renouvelable propre peut donc être une solution, mais les programmes d’électrification rurale par des mini-réseaux (centre de production d’électricité limité) ne répondent pas toujours aux besoins des artisans locaux (qui utilisent l’électricité à des fins professionnelles).

Lire aussi : notre projet d’accès à l’énergie et efficacité énergétique au service d’un développement bas carbone

De plus, la transformation de produits agricoles repose encore sur des technologies polluantes et inefficaces de cuisson ou de fumage, qui engendrent des problèmes de santé pour les femmes et une forte pression sur les ressources naturelles en bois.

En se fondant sur l’expertise du Geres des Zones d’Activités Électrifiées (présentes dans plusieurs pays), celle de ARESS en mini–réseaux et kit solaires, et sur l’expérience en accompagnement des entrepreneurs ruraux de IDID, l’objectif de ce nouveau projet est de favoriser un développement bas carbone en zones rurales au Bénin à travers un accès à l’énergie et l’efficacité énergétique pour les activités productives.

Lire aussi : notre projet pour un accès à l’énergie durable pour toutes et tous

Le projet doit permettre d’améliorer la situation des entrepreneurs·ses en augmentant notamment leurs revenus. De consolider 40 emplois directs et 60 emplois indirects (volet accès à l’électricité) dont ceux de  2000 femmes membres des groupements féminins de transformation agro alimentaire (volet cuisson propre et efficace).  Côté environnemental, l’enjeu sera de réduire les émissions de carbone émises par ces activités productives qui est d’environ 17 000 eqT CO².

L’accès à l’électricité et à une cuisson durable au coeur du projet béninois 

Initié en 2023, le projet est prévu sur trois ans. Au programme, deux volets principaux : l’accès à l’électricité centré autour d’une commune d’implantation d’un mini-réseau (Idajo, commune de Ouéssé) et l’accès à des foyers de cuisson pour les professionnels qui couvriraient 5 communes.

Un diagnostic énergétique territorial sera mené pour identifier les usagers et les besoins spécifiques des Très Petite Entreprise (TPE), ainsi que l’offre locale de solutions. Il cernera également les barrières à l’entrepreneuriat pour les femmes.

Les femmes transformatrices agro-alimentaires en première ligne du projet

Les femmes transformatrices béninoises sont en effet les premières impactées par la pollution créée par leur technologie de cuisson. Il est donc essentiel que ces dernières aient accès à des solutions techniques énergétiques efficaces pour pouvoir diminuer la consommation de bois et d’énergie mais aussi améliorer leurs conditions sanitaires.

Par ailleurs, les équipes du Geres accompagneront le développement économique de ces entrepreneuses pour maximiser l’impact des foyers productifs améliorés en renforçant leur production et diffusion. Les transformatrices seront ainsi formées à la vente et à l’entrepreneuriat. Un modèle qui a d’ailleurs déjà fait ses preuves dans d’autres projets de développement du Geres à l’international. 

Lire aussi : au maroc, bilan positif pour les femmes du réseau de vente FaranEco formées à l’entrepreneuriat

Enfin, un système de suivi de la diffusion et de l’usage des foyers sera mis en place, avec l’objectif d’inclure cette filière dans un projet de finance carbone. 

Pour un accès à l’électricité performant, plusieurs solutions énergétiques possibles 

Il faut savoir qu’ici, l’accès à l’électricité via des solutions techniques pour les acteurs·rices productifs·ves, se fait premièrement par une étude de faisabilité. Ce qui induit une analyse des solutions adaptées à chaque TPE, de leur financement et l’investissement. 

Pour le moment différentes options sont envisagées : 

• une ZAE (zone d’activités électrifiée) pouvant accueillir une dizaine de TPE
• Des solutions spécifiques à chaque usager avec un raccordement au mini-réseau déjà existant
• Des kits solaires individuels

Accompagner et former : un volet essentiel pour pérenniser le projet

Il y a ensuite l’appui aux artisans·es (20 TPE) pour qu’ils tirent pleinement profit des solutions énergétiques adoptées. Pour ce faire, la collaboration avec IDID (ONG béninoise avec une forte expérience de soutien aux entrepreneurs en agro-écologie) permettra un accompagnement aux différents usagers.

Plusieurs formations métiers, une intermédiation financière avec les Instituts de Microfinance (IMF) ainsi qu’une consolidation de la dimension inclusive en tenant compte des contraintes des entrepreneuses béninoises en zone rurale seront mis en place.

A noter qu’un accompagnement personnalisé sera également dispensé selon les besoins et envies de chaque entrepreneur·ses. Au total, ce seront donc 20 entrepreneurs·ses et 108 groupements de transformatrices agro-alimentaire qui bénéficieront de ce projet. 

Rendez-vous dans quelques mois pour suivre les avancées !