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6 mars 2024

Pas de solidarité climatique sans inclusion !

« Pour dépasser les clivages, permettre à une complicité de s’établir et à une histoire en commun de s’écrire, notre société a besoin de mots et de concepts partagés, inclusifs, en cohérence avec le droit de [toutes et] tous au patrimoine social, sans toutefois gommer la diversité et la spécificité des situations ». Charles Gardou, « La société inclusive, parlons-en ! », Érès, 2012

Depuis 2014, le Geres met en place et poursuit une approche dite « inclusive » : stratégies d’intervention, positionnement stratégique, projets dédiés : on parle aujourd’hui de cette approche, notamment avec Marina Dubois, responsable inclusion et énergie

une démarche inclusive, de quoi parle-t-on exactement? 

Une démarche inclusive a pour objectif de s’adapter à toutes les personnes pour les intégrer dans un milieu ou un système. L’inclusion est le principe de comprendre les vulnérabilités et d’identifier les discriminations auxquelles les différents groupes font face, le tout dans une optique de mobilisation des agent·es du changement du système. 

Plus globalement, on dira que l’inclusion, c’est l’adaptation d’un modèle social aux personnes qui le forment. Cette démarche sous-entend donc la modification du modèle établi pour l’adapter à tous les individus, toutes différences confondues. Elle vise à lutter contre les inégalités d’accès aux opportunités et services qui permettraient de vivre une vie décente et heureuse. Cela inclut la capacité à être suffisamment représenté·e, à faire entendre sa voix, à accéder à des emplois, services ou infrastructures… En résumé, l’approche inclusive, c’est donner les mêmes chances à chacun·e. 

Il existe aujourd’hui encore de nombreux groupes de personnes qui sont victimes d’exclusion ou de discriminations : on citera les critères tels que le genre, le sexe, le fait d’appartenir à un ou des minorités, l’âge, le handicap, l’orientation sexuelle, la pauvreté… Cette exclusion sociale prive les individus ou les groupes de reconnaissance et vient nier leur identité même, ce qui mène parfois à un processus de stigmatisation et d’isolement. Les causes qui forment l’exclusion sont extrêmement complexes et variées.

En effet, on n’estime pas facilement le degré de vulnérabilité des personnes à l’exclusion ou la discrimination, car il resulte d’interactions complexes entre les facteurs privés et socio-environnementaux et dépend de nombreuses variables. On peut citer de nombreuses causes comme l’existence d’un système patriarcal, l’héritage, les stéréotypes de genre, le modèle compétitif et pas coopératif, l’emprise de l’homme sur les terres et la nature.. 

“La vulnérabilité fait référence aux caractéristiques et aux circonstances qui rendent un individu, un groupe ou une population sensible à une menace. Elle n’est ni figée ni absolue, et elle doit toujours être évaluée par rapport aux problèmes ou menaces spécifiques.”  Vers des pratiques plus inclusives : ressource sur l’intersectionnalité handicap, genre et âge, HI. Note d’orientation HI/F3E, 2020

Le F3E, dans sa note d’orientation (HI/F3E, 2020) Vers des pratiques plus inclusives : ressource sur l’intersectionnalité handicap, genre et âge, affirme qu’il existe neuf facteurs essentiels qui interagissent avec la personne, ses capacités et expériences. On notera : la situation géographique, la situation socio-économique, le genre, l’âge, l’origine ethnique, le handicap, la religion, l’opinion politique et l’orientation sexuelle. 

« leave no one behind and do not harm » : pourquoi l’approche inclusive est incontournable pour une ong 

Une ONG est une organisation d’intérêt public et international, qui ne relève ni de l’Etat ni d’une institution internationale. Elle est à but non lucratif et jouit d’une indépendance politique et financière. 

Le Geres est une ONG dite de développement, elle agit sur le terrain sur des programmes à long terme pour accompagner les populations les plus précaires dans un développement durable grâce à la transition énergétique. Sa raison d’être, la Solidarité climatique, est d’agir pour le développement durable par la solidarité.

Au sein de ses programmes, le Geres choisit donc d’intégrer le principe de solidarité pour lutter contre la pauvreté, mais pas seulement, cette solidarité s’exprime aussi à travers une démarche inclusive. Au Geres, elle a pour objectif d’une part de garantir l’accès aux services énergétiques essentiels à toutes et tous, y compris les groupes vulnérables, c’est-à-dire ceux victimes  de discriminations, autrement dit en situation d’exclusion sociale. D’autre part de mobiliser les parties prenantes pour devenir acteur·actrice de la transition énergétique. Cette seconde partie est particulièrement importante pour pérenniser l’intégration des groupes vulnérables dans les projets, il s’agit alors de former des personnes qui seront allié·es et acteur·ices de cette transition inclusive.

Les problématiques inclusives varient en fonction des pays, qui ont chacun leur fonctionnement, leur société et leurs mœurs. Se pose alors la question d’intégrer et d’adapter correctement l’approche inclusive à chaque contexte. D’un projet à l’autre, nos équipes expertes co-construisent des diagnostics et élaborent des stratégies d’intervention dans l’optique de lever les barrières à la participation de toutes et tous aux projets. Pour ce faire, des lunettes inclusives sont chaussées : elles permettent d’observer la situation d’une personne donnée et les relations avec d’autres parties prenantes en considérant différents angles : droits, accès et contrôle des ressources, facteurs politiques, socio-culturels, environnementaux influents sur les relations, etc.

Comment s’organise la mise en place de cette démarche? 

Afin d’intégrer la prise en compte de l’inclusion dans les programmes de notre association, un diagnostic des enjeux de genre est mis en place en amont du lancement des projets. L’idée étant de mieux comprendre les enjeux d’inclusion ou d’exclusion liés aux projets, aux personnes bénéficiaires et celles et ceux qui pourraient être impacté·es. 

Pour ce faire, cette démarche s’organise en six étapes : 

  • Analyse du contexte
  • Identification des inégalités
  • Choix des écarts pour ces inégalités
  • Définition des objectifs
  • Identification des indicateurs de suivi
  • Organisation de la vérification des indicateurs 

« Notre ambition ? Systématiser la prise en compte des facteurs d’exclusion dans nos pratiques pour améliorer la qualité de nos interventions et optimiser nos impacts ! L’approche inclusive devient ainsi peu à peu une capacité technique et organisationnelle stratégique à part entière pour le Geres et ses projets. »  Marina Dubois, Responsable Programme Inclusion et Énergie. 

Relire l’interview de Marina Dubois : « Référente genre, responsable inclusion, jeux de mots ou enjeux vitaux? »

    LE GERES REÇU PAR LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DES NATIONS UNIES POUR PARTAGER SON APPROCHE GENRE DANS L’ÉNERGIE

    Pour la 47ème session du Conseil des Droits de l’Homme, le Geres était convié à une conférence réunissant plusieurs membres experts des organes et mécanismes des Droits de l’Homme de l’ONU et des organisations de la société civile travaillant dans les domaines de l’énergie, du changement climatique et des droits des femmes.

    Objectif : partager notre approche genre sur le terrain et formuler des recommandations.

    Au Geres, nos projets impactent le genre (et inversement).

    Aujourd’hui, et ce depuis 2014, le Geres intègre dans ses projets de transition énergétique la problématique du genre et des inégalités hommes-femmes. En effet, on sait que les femmes sont plus vulnérables du fait des discriminations basées sur le genre, qu’elles ont des besoins énergétiques spécifiques et qu’elles sont en charge du “care*”. Pourtant, l’accès des femmes à l’énergie est plus limité en quantité et qualité. Autant de raisons de s’intéresser à cet enjeu, le Geres agissant  à la fois sur l’accès à l’énergie, l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables et le renforcement de leur résilience face aux changements climatiques.

    *La notion de care peut être définie comme suit : « Une activité caractéristique de l’espèce humaine qui inclut tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer ou de réparer notre « monde » de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. »  (Joan Tronto et Berenice Fisher, 1993). Ce monde nous inclut nous-mêmes, y compris nos corps, nos individualités et les écosystèmes dont nous faisons partie.

    La stratégie Genre au Geres en quelques dates clés

    • 2014 : Premier projet inclusif à grand échelle au Myanmar, avec Energia
    • 2016 : Création d’un poste dédié et réponse à un appel à projet européen Femmes et Energies Durables, avec d’autres ONG (Care et AVSF)
    • 2018 : Formations internes et planification participative pour la mise en place d’une stratégie pour systématiser la prise en compte du genre au Geres
    • 2019 : Formations et sensibilisation en interne, et au sein des projets. Première publication officielle avec l’écriture inclusive, évolution du poste de responsable “inclusion et énergie”
    • 2020-2021 : Plans d’actions et stratégies genre dans divers projets au Cambodge, au Mali, en Mongolie, a Maroc, en France et co-construction d’un baromètre genre et climat avec Coordination Sud
    • 2023 : Organisation de la campagne genre et climat avec un évènement dédié à Marseille, politique de prévention contre l’exploitation et les abus sexuels (PEAS) officialisée

    Les populations les plus précaires ont toujours été prioritaires dans les stratégies d’intervention du Geres. La démarche inclusive, c’est chercher à voir les situations avec un prisme spécifique, pour mieux comprendre la diversité des facteurs discriminants qui jouent sur nos modes d’intervention. Ainsi, nous contribuons au changement social et écologique, vraiment pour tous et toutes.

    Planète Genre : le jeu des sept familles qui réconcilie genre et climat 

    Ce jeu des sept familles, co-créé par 7 ONG (BPW, le Gret, France Volontaires, Care, Geres, réseau F3E et le project Soar) engagées sur les sujets du genre, a pour objectif de susciter des discussions autour de situations incarnées par les personnages des cartes. 

    Chacune des situations décrites contient une information destinée à faire réfléchir sur les liens entre genre et climat : les vulnérabilités différenciées, les barrières à lever, mais aussi comment femmes et hommes participent aux solutions d’adaptation et d’atténuation dans leur contexte respectif. 

    LE JEU PLANETE GENRE POUR SENSIBILISER AUX ENJEUX GENRE ET CLIMAT

    Donner des pistes pour comprendre les liens entre inégalités de genre et impacts différenciés des changements climatiques : c’est l’objectif de « Planète Genre », un jeu de cartes qui rassemble 7 familles à travers le monde.

    Objectif : « montrer que les impacts climatiques sont différents d’un contexte à l’autre et de souligner, par le jeu, à quelpoint les personnes sont impactées différemment selon leur genre, leur lieu de vie et leurs conditions de vie (…) »

    En 2024, notre équipe se mobilise pour une économie féministe avec le programme FAME

    Amplifier la voix et renforcer les impacts des organisations féministes en faveur de l’autonomisation et la participation à la vie économique des femmes et personnes LGBTQIA+, voilà l’ambitieux objectif du tout nouveau programme, FAME, que va co-porter notre organisation.

    Pendant 4 ans et dans 10 pays à travers le monde, le consortium agira pour un accès au financement des organisations féministes, pour un renforcement de leurs capacités techniques et pour un partage de bonnes pratiques via une mise en réseau à grande échelle. Ce consortium permettra aux OSC féministes de disposer de ressources concrêtes de plaidoyer, afin de porter leur voix auprès des acteur·ices et décideur·euses locaux et internationaux. 

    Ce consortium unique en son genre, est composé de 5 OSC internationales : CARE France, Empow’Her Global (EH), SAWDF (South Asian Women Development Forum), WACSI (Institut de la société civile d’Afrique de l’Ouest) et Conlactraho ( rassemble 30 syndicats dans 16 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes)

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    STRATÉGIES D’INTERVENTION POUR SUPPRIMER LES BARRIÈRES À L’ENTREPRENARIAT DES FEMMES

    En se focalisant sur la problématique de l’entreprenariat des femmes à partir de trois situations concrètes illustrant la diversité des projets énergie appuyés par le programme ECODEV, l’appui genre multi-pays (Myanmar, Maroc et Mali) confié au cabinet Oréade Brèche alimente la démarche de co-construction de la stratégie genre du Geres entamée en 2017.

    Deux rapports sont disponibles : un datant de 2021, qui porte exclusivement sur le projet REACH porté par le Geres au Myanmar, le second, publié en juin 2022 reprend les enjeux communs à l’entreprenariat des femmes dans les 3 pays

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